mercredi 31 décembre 2008

Cordillera Blanca: un nouvel an a la montagne

Haaa, la montagne!

Pour finir l'annee 2008 en beaute je me rend a la cordillere blanche, au nord de Lima pour un peu d'activite sportive et de grand air. Au programme trekking, nouvel an et escalade.

Mon point de base pour explorer la region sera Huaraz, une ville de 90 000 habitants au pied d'un incroyable parc national, celui de la Cordillera Blanca et de Huayhuash. Difficile de decrire la beaute de ce lieu. Sommets enneiges, glaciers, lacs aux eaux cristallines, torrents, sources d'eaux thermales et vallees profondes et sublimes. Cette portion des Andes est la chaine la plus elevee en dehors de l'Hymalaya. On y trouve pas moins de 22 sommets de plus de 6000m! Ceux qui connaissent et apprecient la montagne sauront de quoi je parle.


J'ai fait le fameux trek de Santa Cruz. 4 jours de marches entre deux vallees incroyables avec plusieurs sommets de plus de 6000m nous regardant du haut de toute leur majeste. Les paysages etaient sublimes et le temps nous aura ete favorable, sauf pour l'avant dernier jour ou nous auront essuye une bonne averse. Heureusement, nous disposons d'un guide qui nous fait aussi la cuisine et de mules pour porter nos affaires et nos tentes. C'est du trek 5 etoiles! Je fais le voyage avec une charmante famille de Neo-Zelandais et l'ambiance est tres bonne. La nourriture est excellente, les gens sympathiques, les paysages superbes, on campe sous les etoiles... que demander de plus? Niveau faune nous aurons vu un condor... et surtout plein de vaches! On a beau etre a 4200m on trouve encore des prairies et l'elevage (tres) extensif y est encore possible. C'est assez incroyable quand je pense a mes Pyrenees ou le moindre sommet de 2500m sera un pic rocheux completement denude! L'etagement de la vegetation en montagne est vraiment fascinant.


Le petit exploit physique de l'aventure sera un col a 4750m d'altitude. Je commence a etre vraiment bien acclimate a l'altitude et de voir ses sommets me donne des envies d'alpinisme.




Le seul probleme du trek aura ete la partie transport. A l'aller, 1 heure de taxi a 7 dans la voiture plus tout le materiel et au retour 3h30 de bus debout car il n'y a plus de places dans le bus (veille de nouvelle annee oblige, tout le monde va voir sa famille a Huaraz). L'inconfort du retour en bus aura ete largement compense par la vue. La descente la plus incroyable dans une vallee qu'il m'ait ete donne de faire. En un seul regard on pouvait embrasser toute la vallee et incroyablement loin, sous nos yeux, un lac etincellant. C'etait comme descendre les Pyrenees en une seule pente, vue du bus l'integralite de la face de la montagne n'etait qu'un enchevetrement infini de lacets sur lesquels les vehicules de la taille de Majorettes (les petites voitures pour enfants pour ceux qui ne connaissent pas) se deplacaient prudement pour ne pas tomber dans le precipice.

Premier et deuxieme campements


Remis de mes emotions il etait temps d'enchainer avec le nouvel an! J'ai passe une tres bonne soiree avec la famille de Neo Zelandais et d'autres personnes rencontrees au bar. Un nouvel an au Perou c'est quelque chose! Ce sont de sacres fetards. Completement saouls pour la plupart, ils deambulent dans les rues en brayant et chantant. Ils sont vraiment gais! Toute la nuit il font exploser des petards et autres feux d'artifices. C'etait incroyable, il y avait presque plus de vendeurs de petards que de clients. Une vraie folie. Et pas des petits petards! Pourtant un Peruvien m'a explique qu'avant c'etait pire car il n'y avait aucun controle et que les petards et fusees etaient vraiment enormes. Tout un tas d'accidents ont amene les autorites a legiferer un peu. Je n'ose imaginer comment c'etait !

A quelques heures du nouvel an un groupe de femme a deja commence l'apero dans la rue et m'a invite a partager quelques verres...


Autre tradition tres sympathique: la cremation d'un pantin. Celui ci est sense symboliser le renouveau. On brule les mauvaises choses et habitudes de l'annee passee pour prendre un nouveau depart. Par exemple, on habille le pantin avec la vieille chemise qu'on traine depuis des annees mais que l'on garde meme si elle est completement delavee, si on veut arreter de fumer on glisse un paquet de cigarettes dans les poches du pantin, etc...

Autre tradition un peu plus etrange: acheter des sous vetements jaunes! Lorsque je suis passe devant le premier vendeur de rue avec uniquement des strings jaunes je me suis dit celui la il reve. Et puis on en voit un deuxieme, un troisieme, et on s'appercoit que tout le monde en vend!

En parlant de jaune, parlons des boissons Peruvienes qui sont vraiment remarquables. Tout d'abord il y a le pisco sour, un cocktail de pisco (le cognac local), citron et blanc d'oeuf le tout mixe avec de la glace. Mon experience des boissons alcoolisees avec de l'oeuf n'etait pas tres bonne (je vous invite a revoir l'article sur le Bhoutan et son infame arac).... mais la c'est delicieux!

Pour rester dans le jaune, le soda local s'appelle Inca Cola. C'est un soda couleur jaune urine au gout de chewing-gum. La couleur et le gout sont 200% chimiques. On aime ou on deteste. Moi j'aime assez, meme si je reconnais que si une boisson devait etre radioactive elle aurait a peu pres la meme couleur!


Enfin, apres m'etre remis de ce nouvel an, un peu de sport pour eliminer les toxines. Une grande voie de 180m d'escalade. Un tres bon moment sur la roche meme si le temps n'etait pas trop au rendez-vous et que mon guide etait un peu foireux. Aucune consigne de securite, aucun briefing sur les termes espagnols qu'il va utiliser,... Bref, une mise au point apres la premiere longeur nous aura remis dans le droit chemin meme s'il m'aura laisse prendre de sacre vols! Les Peruviens assurent un grimpeur comme ils vivent... cool!

Les chinois sont partout! Les Chifas sont les restaurants chinois au Perou et ou pour rien on peut manger beaucoup! Ideal pour se retaper apres un trek.


Les Peruviens ont beau etre sympathique il m'est arrive une experience cocasse dans un village a cote de Huaraz. En rentrant de cette journee d'escalade, trempes comme des soupes avec la pluie qui s'est abattue durant toute notre marche de retour, nous arrivons enfin sur une route pour attrapper un collectivo (minibus pour le transport collectif de personnes). Peu avant d-atteindre cette route, on traverse un hameau et je croise un vieux papi. Je lui dis aimablement "buenos dias" (bonjour) et me fais copieusement insulter en retour. Sympa. Nous attendons ensuite 5 minute au bord de la route et quand enfin un collectivo se presente nous montons et je m'assis sur une rangee de siege pour 3 personnes ou deja un vieux couple en vêtements traditionnels est assis. Le papi qui se retrouve au milieu semble importune par ma presence. Il se serre tellement contre sa femme qu'une 4eme personne pourrait facilement prendre place sur la banquette et fais un signe de croix.... il semble que les gringos ne soient pas toujours bien acceuillis dans la campagne profonde!

1 commentaire:

Gab H. a dit…

Eh bien, j'ai déjà dit ça plusieurs fois, mais t'en vois du pays !

Pour le papi, si ça se trouve sa femme est partie avec un riche gringo il y a longtemps... A mon avis faut pas chercher à comprendre. Et pour celui dans le bus, il a peut-être peur d'attraper des maladies occidentales auxquelles ils ne sont pas habitués, enfin bon je spécule dans la semoule là (je sais, c'est sale).