samedi 6 décembre 2008

Salar d'Uyuni et altiplano

Si on se rend dans la ville d'Uyuni en Bolivie ce n'est certainement pas pour son charme. On dirait une ville fantôme avec beaucoup de poussière, un vent a décorner les boeufs et des avenues sans fin et sans personne non plus. Mais alors pourquoi y a t'il tant de gringos dans ce trou perdu a 3675m d'altitude?


Aaah, c'est sur, c'est pas les Champs Elysees!


Parce que Uyuni est la base de lancement pour visiter en 4x4 les extraordinaires salars de l'altiplano Bolivien.

C'est tellement connu que cela draine des hordes de touristes dans cette petite ville isolée. Comme on est en basse saison, les agents de voyage se jettent sur les quelques touristes présents pour vendre leurs prestations. A peine descendu du bus qui arrivait fraîchement du Chili j'avais déjà 3 bonnes femmes sur mon dos a essayer de m'embarquer dans leur agence avant même d'avoir pu récupérer mon sac a dos. Frais comme une rose après plus de 12h de bus j'étais moyennement enclin a tout démarchage commercial avant une douche, un repas et une nuit de sommeil (dans cet ordre si possible).

Le lendemain c'était donc visite des agences pour trouver la meilleure prestation au meilleur prix. Peine perdue. En fait, toutes les agences fonctionnent plus ou moins de mèche. Vous pouvez donc payer cher une agence vous proposant un super service mais s'ils n'ont pas assez de personne pour remplir leur voiture ils vous mettront alors dans le 4x4 d'une autre agence qui justement avait besoin de quelqu'un pour compléter le véhicule.

Nous étions un groupe de 6 personnes dans le 4x4 avec lequel j'ai visite les salars et a peu près tout le monde était passe par une agence différente avec a chaque fois un prix différent, voire très différent. Haaa, les joies de l'industrie du tourisme!

Bon, je ne vais pas me plaindre car finalement j'étais l'un de ceux qui a paye le moins cher et maintenant me voila sur la route pour 3 jours a explorer l'une des merveille de dame nature.

Tout d'abord le salar d'Uyuni. Un salar c'est un immense dépôt de sel. Celui d'Uyuni est le plus grand au monde avec plus de 12 000Km2. On dirait une immense couverture blanche posée sur un océan parfaitement calme. Il faisait parti d'un lac préhistorique, le lac Michin, qui en s'évaporant a laisse quelques lagunes et surtout d'immenses dépôts de sel, dont celui-ci.

Le spectacle est vraiment saisissant. On dirait un paysage lunaire (même si finalement pas grand monde a pu aller sur cet astre pour constater a quoi ça ressemble on emploi tous ce terme alors je fais pareil) et c'est absolument trippant!

Pour faire le plein de sensations on peut s'amuser a marcher tout droit vers rien du tout. C'est bête mais on se retourne vite vers la voiture car honnêtement c'est assez flippant de se retrouver dans cette immensité et on a pas trop envie que les copains vous fassent la blague de la voiture qui démarre sans vous et derrière laquelle il faut courir pendant que tout le monde se marre a travers la fenêtre. Ceux qui ont été victime de cette blague comprendrons.

Ici ce serait particulièrement sadique car il fait quand même très chaud (45 degrés en plein soleil) et il n'y a absolument rien aux alentours. On peut éventuellement attendre la nuit et ses -20 degrés pour se rafraîchir...

Je voyage avec un groupe très sympa donc peu de risque qu'on me fasse ce genre de blague. Il y a David un anglais de mon âge, victime de la crise financière il s'est fait virer de son boulot a Londres (décidément!), Karen une anglaise, Cyril et Anais un couple de fiançais et Chris.

De droite a gauche: Cyril, Anais, David, moi, Karen...et Chris qui comme vous le voyez etait ravis d'integrer notre groupe.


Chris est un allemand de 71 ans qui voyage seul en Amérique du sud. Alors quand j'entends plein de gens qui sont largement en dessous de cet âge et qui me disent qu'ils sont trop vieux pour voyager je pourrais leur sortir "je connais un gars...". Franchement, un grand respect a Chris même si finalement c'était un vieux personnage détestable. Il jetait ses déchets par la fenêtre de la voiture, il nourrissait les animaux dans le parc national les rendant ainsi dépendants de l'homme, il n'a jamais retenus nos prénoms parce que pour lui c'était impossible a prononcer donc ça ne devait pas exister, il interrompait toujours nos conversations,... Bon voila, j'arrête la tant il est vrai que si on a rien a dire de bien sur quelqu'un autant ne pas en parler.

En fonction des saisons, le salar peut être vraiment différent. En ce moment le salar est absolument sec ce qui permet déjà de prendre quelques beaux cliches. Mais dans quelques semaines ce sera la saison humide et quelques centimètres d'eau vont recouvrir cette immensité, la transformant en un miroir reflétant parfaitement le ciel. Je n'ai pas eu la chance de voir ça mais ça devient un spectacle hallucinant. Je vous renvoi sur un blog que j'aime bien pour vous faire voir a quoi ça peut ressembler et en même temps vous faire découvrir un excellent blog sur le voyage (blog en anglais mais les vidéos en page d'acceuil, a ne pas manquer, se passent de paroles):
http://wherethehellismatt.typepad.com/blog/bolivia/

Dans le salar il y a quelques îlots rocheux formant de véritables îles sur un océan de sel. On s'est arrêtes sur la isla de los pescadores pour voir des cactus géants. Le plus incroyable c'est qu'en montant au sommet et en contemplant l'horizon on peut voir la courbure de la planète! Les cactus étaient assez impresionants aussi!

Cactus geants sur la Islas de los Pescadores


Localement, le sel est bien sur exploite pour être vendu comme condiment. Les locaux découpent également des briques de sel pour s'en servir comme matériel de construction. On a dormi dans un hôtel fait de ces briques et honnêtement c'est assez rigolo de lécher les murs pour constater que tout est fait de sel.

Les 2 jours suivants nous ont amenés bien plus au sud ouest, jusqu'à la frontière avec le Chili, a quelques kilomètres de San Pedro d'Atacama ou j'étais il y a encore quelques jours.

Laguna colorada et ses flamands roses.


Le paysage change radicalement. On trouve des volcans, des coulées de lave pétrifiée laissant des formes hallucinantes. C'est aussi un monde plein de vie autour de lagunes avec des quantités incroyables de flamands roses et autres oiseaux, des lamas et des mammifères que nous ne verrons jamais (trop sauvage). Il y a également plein de touristes mais ca ce n'est pas un animal indigène. Les 4x4 se suivent a la queue-le-le pour s'arrêter toujours au même site. Franchement, les guides-chaffeurs ne font pas toujours preuve d'innovation pour satisfaire leurs clients. Le notre était juste chauffeur et les commentaires se résumaient a "Voila, ca c'est la lagune machin, vous avez 5 minutes pour prendre des photos".

Deux chaffeurs-guides, dont le miens a gauche, en plein boulot lors d'un arret...a 9h du matin!


Dans le coin il y a également un vaste désert d'où émerge parfois des roches volcaniques a qui l'érosion a donne d'étrange formes. On trouve un célèbre arbre de pierre et une section du désert est justement nommée désert de Dali en référence au peintre dont certains tableaux ressemblent a s'y meprendre a ce genre de paysage.

Le fameux arbre de pierre

Champs de geysers


Le dernier jour nous avons visite un autre champ de geysers a 4900m d'altitude. Je ne me lasse pas de ce spectacle! Il faisait très froids et un bain dans une piscine thermale a été plus que bien acceuillis par le groupe.


Par contre devoir se lever a 4h du matin pour assister au spectacle ça devient dur. Surtout quand la veille on a veille en jouant aux cartes et qu'on dort a 4300m d'altitude. On ne dort pas très bien en altitude. Plus généralement tout est plus dur en altitude. On se fatigue très vite, on est souvent essouffle, on a des migraines,... L'air est plus rare et tout est donc plus laborieux. C'est comme être un junkie d'oxygène en cure de désintoxication. Apparemment il y a des bar branches a La Paz qui exploitent le filon ou on peut s'offrir un fix: quelques minutes de masque a oxygène!


C'est donc dur mais pas seulement pour les hommes, pour les machines aussi: les voitures et mon lecteur mp3. Bizarrement il ne marche plus. On m'a explique que c'est le disque dur qui n'est pas fait pour l'altitude. Quand il fonctionne, un disque dur tourne très vite créant une sorte de coussin d'air sur lequel flotte une tête de lecture. En altitude l'air n'est pas assez dense pour créer ce coussin d'air et la tête de lecture viens racler le disque. Le problème c'est que j'ai peut être bousille définitivement mon lecteur et que je ne pourrais le savoir qu'une fois descendu en dessous des 3000m environ pour faire un nouveau test. Avertissement donc a tous ceux qui ont un lecteur mp3 ou un camescope avec un disque dur, ils ne sont pas fait pour fonctionner en altitude! Lisez bien les spécifications de l'appareil!

En parlant de problemes techniques, j'adore le nouvel effet que donne l'impact sur l¡objectif de mon appareil photo.

Le trajet de retour fut long comme un jour sans saltena (une spécialité Boliviene). La route en terre est absolument défoncée alors même en 4x4 pas moyen de fermer l'oeil. J'ai essaye de prendre un peu de sommeil mais autant essayer de piquer un roupillon dans une capsule spatiale rentrant dans l'atmosphère (je sais, c'est comme l'histoire des paysages lunaires).

Mais qui a besoin de sommeil quand on passe sa journée a rêver éveillé devant la beauté de la nature?

J'ai juste écris ça parce que la formule est jolie mais on a besoin de sommeil.

Surtout que de retour a 18h a Uyuni je m'embarque a 19h pour une nuit de bus direction Sucre et que ce fut l'un de mes pires trajets en car. Le premier bus était absolument bonde, avec des gens debout dans l'allée centrale, des bagages de partout, une bouillie musicale crachée par les hauts-parleurs d'un autre temps et une température étouffante. A 2h du matin, changement complètement improbable de bus en pleine rue dans une ville inconnue. Ou est la station de bus? Y a pas, on m'a explique que les compagnies de bus font souvent comme ça ici pour éviter d'aller dans les gares de bus et de payer des taxes. Il aura fallut que je harcele le chauffeur dans mon espagnol approximatif pour qu'il me guide vers ma correspondance. Je me suis engouffre dans un bus sans vérifier vraiment ou il allait et sans qu'on me demande mon ticket. On aurait pu mal se comprendre avec le chauffeur et ça aurait pu être un bus pour le fin fond de l'Amazone, peu m'importe, c'est un bus a peu près décent, plus spacieux et je n'ai qu'une envie c'est dormir. Mais pourquoi encore de la musique pendant tout le trajet!!!!???? Franchement, qui écoute ça a cette heure!!!!??

Peut importe maintenant, il est deja 5h du matin, on est arrives a Sucre et il faut descendre. Je dormirais la nuit prochaine!

Tornade dans le desert



Tempete dans le desert.


David: "Putain de subprimes!"

Un lama!

1 commentaire:

Gab H. a dit…

Fiouuuu ! T'en vois du pays !

Le lac de sel ça doit être bien tripant, cette immense surface lisse qui s'étend à perte de vue !

Pour l'histoire des changements de bus en pleine rue et les hauts parleurs pourraves à fond toute la nuit, ils font ça aussi en Chine, ils osent même rajouter une bonne couche de pieds qui puent. Donc je te rassure tu n'es pas le seul à avoir vécu ça, je compatis !

Super ton appareil photo, oups pour ton mp3... Si vraiment la tête de lecture a touche le plateau c'est mort. Voilà, pour pas de donner de faux espoirs...

Bonne année, ici je suis en 2552, avant tout le monde !